La privatisation des services publics peut avoir de lourdes conséquences
La plupart des gens se souviendront des allégations explosives qui ont été diffusées lors de l’enquête publique sur la corruption et la collusion dans l’industrie de la construction au Québec. La Commission Charbonneau a constaté que, pendant des années, des entreprises supposément dignes de confiance ont obtenu des contrats de construction de routes publiques, de traitement des eaux usées et d’autres contrats de construction à des coûts exorbitants. Ces entreprises versaient ensuite une partie des profits à la mafia, ainsi qu’à des représentants du gouvernement et aux partis politiques qui avaient permis d’assurer les contrats.
Et chez Hydro-Québec?
Les risques encourus sont les mêmes chez Hydro-Québec; avoir recours à la sous-traitance se termine toujours par une augmentation les coûts et place l’entreprise des Québécois en position de perdre son expertise interne qui, de l’avis du rapport, assure une meilleure protection contre la corruption et la collusion qui nous coûtent très cher collectivement.
La sous-traitance menace aussi le caractère public de notre société d’État et le 1500 s’est toujours opposé à toute forme de privatisation de celle-ci.
En effet, le rapport final de 1700 pages de la Commission, déposé en novembre 2015, énonce 60 recommandations pour lutter contre la corruption et la collusion, notamment l’embauche à l’interne de plus d’employés ayant de l’expertise tant au niveau provincial que municipal, l’amélioration de la surveillance et de la transparence dans les processus d’appels d’offres public, et une protection renforcée des dénonciateurs.
Une des pistes de solutions régulièrement soulevées (…) pour prévenir la collusion entre les intervenants du secteur privé et mieux estimer les coûts des travaux de construction est de renforcer l’expertise interne des donneurs d’ouvrage publics (DOP), notamment en leur permettant de réaliser certains travaux eux-mêmes, en régie interne.*
La sous-traitance menace aussi le caractère public de notre société d’État et le 1500 s’est toujours opposé à toute forme de privatisation de celle-ci. De plus, nous soutenons encore et toujours que tous les travaux pouvant se réaliser à l’interne doivent y rester et c’est pourquoi le comité anti-sous-traitance se concentre à mettre tout l’effort nécessaire pour les garder à l’interne. La mobilisation des membres de notre section locale est le gage de réussite dans la lutte contre la sous-traitance et les coûts et problèmes qui y sont associés. L’expertise interne est un rempart efficace contre la collusion*
*Source des citations: Rapport de la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction (Tome 3, p. 134,135)