Dans le cadre d’une consultation de la Régie de l’énergie, un professeur du HEC a dernièrement proposé de mettre fin au mode de l’interfinancement qui selon lui « pénalise les consommateurs commerciaux et industriels». L’avantage du tarif domestique est actuellement d’environ 1,54 cent par kilowattheure.
Historiquement, le bloc d’énergie patrimonial (165 TWh, cédé en l’an 2000 à 2,79 ¢ le kilowattheure) se voulait une façon de reconnaître la contribution financière des citoyens du Québec dans l’édification de la société d’État depuis sa création. De plus, s’il y avait lieu de réviser dans l’avenir ce tarif, ce devrait être logiquement à la baisse, (ce bloc étant généré par des installations de production qui seraient totalement amorties quelques années plus tard). Il y a eu révision de ce tarif par le gouvernement, mais à la hausse… La Loi sur la Régie de l’énergie prévoit maintenant l’indexation annuelle du coût du bloc patrimonial selon l’indice des prix à la consommation (IPC). Le coût moyen du bloc patrimonial est maintenant passé à 2,84 ¢ / kWh en 2015.
Depuis 1962, le principe de l’interfinancement offre aux clients résidentiels d’Hydro-Québec un avantage sur le coût réel d’électricité imposé aux commerces et aux industries. Cet avantage est relié à l’investissement de départ fait par les citoyens-es du Québec Il n’y a aucune justification à y mettre fin, autres que d’augmenter les dividendes au gouvernement ainsi que les coûts de l’énergie. Les seuls gagnants de cette proposition seraient les corporations gazières et pétrolières qui, face à l’augmentation des coûts de l’électricité, deviendraient par le fait même plus concurrentielles au Québec.
« On parle ici de hausses qui pourraient atteindre 32 % en 5 ans », selon l’analyste en énergie de l’Union des consommateurs (UC), Viviane de Tilly.
Pour le Syndicat des Employés-es de Métiers d’Hydro-Québec – SCFP – 1500, l’énergie est un besoins essentiel et toute pression à la hausse sur les coûts affecterait grandement les plus démunis de notre société, de même que la classe moyenne qui est déjà largement touchée par les mesures d’austérité du gouvernement et des coupures dans les services publics qui en découlent. La précarité énergétique n’est pas un projet de société! Nous défendons le droit à l’énergie accessible pour tous. Transformer un avantage qu’ont les clients résidentiels en un avantage au profit des compagnies d’énergies non renouvelables (source de gaz à effet de serre), tout en augmentant de façon injustifiable les coûts pour les consommateurs nous apparaît une mauvaise proposition et complètement déraisonnable.