Comme vous le savez déjà, Hydro-Québec a procédé, de façon unilatérale, à de nombreux changements de la dernière
édition (7e) du Code De Sécurité des Travaux (CDST). Nous avions fermement contesté ces derniers en raison de
plusieurs préoccupations qui s’opposaient aux principes fondamentaux de santé-sécurité de notre CDST versus les
enjeux administratifs visés par l’employeur, soit de permettre une plus grande accessibilité aux entrepreneurs, mais en
invoquant comme prétexte de faciliter l’exécution des travaux. À notre avis, il y avait et il y a toujours un paradoxe
important dans la mise en place de ces principes qui ne vont pas dans le sens de bonifier davantage la santé-sécurité.
À la lumière de nos craintes clairement exprimées au moment des discussions sur cette 7e édition, voilà maintenant
qu’HQ réplique avec un pseudo projet pilote, à la centrale TAG de Bécancour, concernant des travaux de réfection de
la tuyauterie, d’amener du mazout aux alternateurs. Les travaux seraient présentement exécutés en mode HORS
CODE, SANS RÉGIME DE TRAVAIL, et ce, selon les aveux mêmes de la Direction exprimés dans une communication
écrite.
Actuellement, ce projet pilote d’HQ – NON CAUTIONNÉ par la partie syndicale – est en cours d’exécution sans RDT HQ
ou RDT d’entrepreneurs. En se positionnant ainsi, HQ vient remettre en perspective toutes nos préoccupations
exprimées lors de la mise en place de la 7e édition du CDST et ainsi créer une ambiguïté majeure sur les motifs
favorisant l’utilisation ou non du Code selon la disponibilité ou non de RDT et aussi entre sa propre main-d’oeuvre
interne avec l’obligation d’appliquer l’un des régimes du CDST (dûment qualifiée) et une main-d’oeuvre externe sans
qualification au CDST et dispensée de l’application de ce dernier. Simplifié, cela se résume ainsi :
EMPLOYÉS INTERNES ET QUALIFIÉS = TOLÉRANCE ZÉRO
EMPLOYÉS EXTERNES ET NON QUALIFIÉS = VIGILANCE ZÉRO
Comment ou plutôt sous quel prétexte une entreprise comme HQ, référence en santé-sécurité, peut-elle se dissocier de
ses propres valeurs de référence en santé-sécurité où l’intégrité physique de toutes LES PERSONNES INTEREVENANTES doit être au coeur de leurs préoccupations?
PETIT RAPPEL :
« Le Code de sécurité des travaux s’applique à l’occasion de travaux effectués par le personnel d’Hydro-Québec et
par celui des entrepreneurs, sur ou à proximité des installations hors ou sous énergie d’Hydro-Québec ».
« Dans le cas d’urgence, lorsque la sécurité d’une personne est en cause, l’application intégrale du Code de
sécurité des travaux est exclue. Une fois la situation d’urgence maîtrisée, le Code s’applique de nouveau
intégralement ».
« Le Code de sécurité des travaux s’applique aux travaux décrétés << chantier de construction >> pour des
installations ou parties d’installation ayant déjà été mises en exploitation ».
TRISTE CONSTAT ET DÉSACCORD DE VISION!
Malgré plusieurs interventions, voir avertissements, de la part de vos syndicats SCFP-1500 et SCFP-957 au
niveau régional et provincial (pour dénoncer et démontrer notre désaccord sur ces pratiques irresponsables), les
dirigeants de l’employeur ont décidé de poursuivre et d’aller de l’avant en ne respectant pas leur propre CDST…
tout de même impressionnant non?
C’est en toute connaissance et sans le consentement des syndicats concernés que l’employeur fait fit de ses
responsabilités en santé-sécurité envers les personnes et privilégie les objectifs administratifs alors qu’un seul
petit manquement, peu significatif, à un encadrement de la part d’un travailleur interne se voit sanctionner par des
mesures disciplinaires, souvent exemplaires.
Dans le présent contexte, nous n’avons d’autres choix que de solliciter votre vigilance terrain afin de rapporter tout
manquement aux encadrements et de dénoncer haut et fort notre désaccord collectif à de telles pratiques.
Solidaires à notre histoire en santé-sécurité